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BIBLIOGRAPHIE DES ÉCRITS DE LOUIS-FERDINAND CÉLINE

"Je possède médecin, buveur d'eau, non fumeur, une mémoire atroce."

À Galtier-Boissière, mars 1953.

    Il y eut de la démesure dans le projet de cette recherche et des contradictions dans sa conduite. Son aboutissement en porte les traces.
    Cette bibliographie devait être exhaustive, elle en approche au prix d'une pléthore qui ne manquera pas de faire sourire plus d'un. Et si le souci de simplicité a fait abandonner les canons de la « descriptive » au profit d'une observation plus réaliste, plus conforme aussi aux livres d'aujourd'hui, ce dépouillement pourrait bien passer pour pauvreté. Le bon sens exigeait de ne pas décrire dix fois, souvent plus, tel texte inlassablement repris dans la presse : l'entrée se fait donc à la date de première publication (qui contient les informations ou les renvois relatifs aux suivantes), mais ce système implique une codification autrement rébarbative, et dont le même bon sens aurait pu souhaiter faire l'économie.
    Ainsi de la montagne et de la souris. Car les contraintes recherchées se seront révélées de trop rudes alliées : une entreprise menée durant une période abusivement longue ; une conception technique remaniée par trois fois et jusqu'à la sophistication ; un souci très constant de rigueur et de méthodologie achoppant, tout aussi constamment, sur le cas d'espèce, la particularité aberrante, l'exception jouant la règle ; l'envergure d'une enquête dont l'excès pourrait bien, finalement, appareiller l'essentiel et le frivole. En tous sens, coûteuse opiniâtreté.
    Pourtant, à voir l'indigence de la bibliographie contemporaine, la nullité des échanges, les vanités de la découverte d'autant plus affirmée qu'elle est de seconde main, il ne faut pas bouder son plaisir. C'est bien de bibliographie qu'il s'agit ici. L'un de ces objets têtus, toujours contredits et qui, fort gracieusement, donnent à partager – sans mensonge comme sans réticence. Et le plaisir est double en constatant, sur vingt ans exactement, de combien de générosités, de désintéressement, de secours s'est tissé l'instrument.
    Il y a du bonheur à dire tout ce que l'on doit en matière de sources, ces « crédits de recherche » qui n'auront pas été de vains mots. Il y en a également, ayant beaucoup co-signé, à dire tout ce que l'on doit au co-auteur, bien réel cette fois, et qui depuis 1977 a si bien fait que l'ouvrage peut paraître.

J.-P. D.